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Jean-Claude Biver (Hublot) :

LUXEMBOURG-SUISSE, NATIONS SIMILAIRES MAIS SINGULIERES

UNE INTERVIEW DE JEAN-CLAUDE BIVER, NÉ LUXEMBOURGEOIS, SUISSE D’ADOPTION ET AMOUREUX DU MONDE.

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EN LUXEMBOURGEOIS, L’EXPRESSION FËNNEF FIR ZWËLLEF SIGNIFIE « DOS AU MUR ». PENSEZ-VOUS QUE CE SOIT LE CAS DU GRAND-DUCHÉ ?
Nous sommes tous au bord d’un changement
de paradigme. Le monde entier assiste à l’émergence d’un nouvel ordre économique et politique. Le Luxembourg subit cela comme les autres pays. Les dirigeants et les citoyens du pays ont la responsabilité d’imaginer le futur dans un autre contexte. Cela dit, il est 11h20 au Luxembourg. Il est encore trop tôt pour être dos au mur. Nous devons sentir les nouvelles tendances, accompagner la nouvelle génération et identifier les nouveaux concurrents. L’Afrique et l’Inde vont s’affirmer. La Chine va poursuivre son évolution. Le monde devient de plus en plus difficile et concurrentiel. La solution passe par le talent, qu’il soit politique, économique, financier ou autre.

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COMMENT IMAGINEZ VOUS LE NOUVEAU PARADIGME DU LUXEMBOURG ?

Le Luxembourg a connu un énorme développement grâce à l’industrie et à la finance. L’avenir passe par la formation. Il faut identifier des secteurs porteurs : la microbiologie ? La Fintech ? La nanotechnologie ? Internet ? Ces nouvelles options permettront l’émergence d’entreprises et de startups consommatrices de matière grise plutôt

que de bras. Le Grand-Duché va prochainement entrer dans sa troisième ère après celle de l’industrie – centrée sur le charbon et l’acier – et celle de la finance. Il va basculer dans l’ère de la haute technologie.

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« Au Luxembourg, il est 11h20.
En Suisse, 10h00. »

Jean-Claude Biver, Président de Hublot

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EST-CE LA MÊME CHOSE POUR LA SUISSE ?
Pas du tout ! Ce sont deux petits pays, mais la Suisse n’est pas dans la même situation car son économie n’est pas une monoculture ! Le pays dispose de

4 piliers économiques : les machines, l’horlogerie, l’industrie pharmaceutique et la finance. Il est
10 heures à peine en Suisse. La Finance n’est même pas touchée car le flux d’argent est positif depuis 2009. D’une part, l’harmonisation de la fiscalité attire les

entreprises et d’autre part, les banques suisses ne sont plus suspectes. Elles sont reconnues mondialement pour leur expérience, leur organisation et la sécurité. Ces points combinés avec la stabilité de la monnaie et du système politique ainsi que la qualité administrative rendent le pays très attrayant pour des entreprises internationales.

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QUE RECOMMANDERIEZ- VOUS À QUELQU’UN
QUI N’EST JAMAIS VENU DANS CES DEUX PAYS ?

Au Luxembourg, c’est vaste. Je pense que

je citerais la ville de Luxembourg qui a un charme fou ; une micro-capitale ; la grâce de ce qui est petit et proche. Puis je les enverrais faire un tour dans le nord. La région ressemble aux Ardennes. J’ai en mémoire des vues extraordinaires. Le visiteur capte les premiers signes des Luxembourgeois qui aiment manger : la terre est grasse et l’herbe tendre ! En Suisse, je pense qu’il faut aller dans le Lavaux. C’est une région du Lac Léman mais les touristes disent «Le lac de Genève». Dans le Lavaux se trouve un vignoble en terrasses construites par les cisterciens et inscrites au Patrimoine de l’Unesco. Le vin du cru s’appelle le chasselas. Les paysages font partie des plus beaux que j’ai eu la chance de voir dans ma vie.

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