FinTech :
SPRINT OU MARATHON ?
L’ENGOUEMENT POUR LA RÉVOLUTION FINTECH RETOMBE AU FIL DES MOIS. TOUTEFOIS, CE SUCCÈS NE DEVRAIT PAS MASQUER LES RÉELLES OPPORTUNITÉS QU’OFFRENT CES NOUVELLES TECHNOLOGIES. ALORS, OÙ EN EST LA COMPÉTITION FINTECH ?
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DÉRANGEANT OU PAS ?
Les évangélistes de la FinTech évoquent des nouvelles technologies susceptibles de révolutionner et de perturber l’industrie. Le blockchain est perçu comme une conception particulièrement saillante : une technologie permettant à des informations d’être partagées et vues en ligne par un nombre défini d’utilisateurs. D’après les partisans, les compensations, les règlements, les paiements, les transferts d’agence, le Forex, et de nombreux autres composants dépériront au profit du blockchain. Le prêt entre particuliers pourrait détruire le prêt bancaire et l’activité hypothécaire. Le Big Data et les algorithmes mettraient un terme à la gestion de patrimoine et révolutionneraient les procédures « Know Your Customer » (Connaître Votre Client). Le bitcoin, lui, faciliterait les transferts en espèces.
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UN MARATHON
Peut-être, mais au cours de la dernière conférence mondiale Nema à Dubrovnik traitant de l’avenir de la gestion de réseaux et de l’industrie post-transactions, les deux tiers des congressistes interrogés ont affirmé voir le blockchain comme « une technologie intéressante ». D’après eux, « l’industrie devrait l’adopter au fil du temps ». La plupart des autres congressistes voyait le blockchain comme « une technologie très préjudiciable ». Un autre scrutin mettait en lumière la réglementation, la sécurité et l’interopérabilité comme étant des obstacles majeurs à l’adoption rapide du blockchain. D’autres technologies ont du mal à décoller. Le bitcoin demeure une niche technologie : les sceptiques soulignent son coût ; coût quasi-identique à celui des monnaies fiduciaires traditionnelles. Le Big Data est prometteur, mais ce dernier risque de faire du bruit jusqu’à rendre inaudible le véritable message.
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« Le Big Data est prometteur. »
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LE VAINQUEUR DE LA COMPÉTITION EST...
Les industriels et les autorités du Luxembourg souhaitent voir le pays participer à la compétition. Et pour cause. Plus de 100 sociétés FinTech opéreraient au Luxembourg. La CSSF fut l’un des premiers régulateurs mondiaux à reconnaître les monnaies virtuelles comme légitime et à les réglementer.
En début d’année, le gouvernement et les industriels ont évoqué la mise en place d’un établissement consacré au réseautage FinTech et à la promotion. Start-ups et autres entrepreneurs ont de nombreuses idées intéressantes. Cependant, il faudra du temps pour trier ces dernières et dénicher les meilleures applications professionnelles. Bien évidemment, le Luxembourg ne peut pas rivaliser avec les 12,5 milliards de dollars investis l’année dernière par le groupe industriel britannique Innovate Finance dans
le développement de la technologie financière. Les entreprises américaines lèvent la moitié plus de fonds. La Chine arrive après, suivie du Royaume-Uni et de l’Allemagne ; l’investissement des deux territoires représentant moins d’un milliard de dollars chacun. Fait intéressant : les montants levés en 2015 sont similaires à ceux de 2014. Voilà peut-être des preuves supplémentaires témoignant d’une expansion FinTech graduelle ; les systèmes et techniques divers étant mis à jour progressivement.