Eric Lacoste & Alessandro Bizzozero (BRP Bizzozero S.A.) : le Cross-Border se standardise
Créateur de la société en 2010, Alessandro Bizzozero revient sur les cinq années d’existence de la société et évoque l’avenir du secteur. En charge de la filiale au Luxembourg, Eric Lacoste détaille les enjeux pour le Luxembourg. Rencontre.
Pouvez-vous nous présenter l’activité de BRP Bizzozero S.A. en quelques mots ?
AB : Créée en 2010 en Suisse, la société est désormais présente sur les marchés suisses, luxembourgeois, anglais et singapouriens. Grâce à notre réseau de plus de 250 cabinets d’avocats, BRP est devenu l’un des leaders mondiaux en matière de gestion du risque cross-border. Nous devons répondre à différentes questions : qu’est-ce que nos clients peuvent faire à l’étranger ? Comment peuvent-ils le faire ? Nous servons plus de 200 banques ou groupes bancaires à travers le monde, en intervenant dans plusieurs domaines : le private banking, le placement des produits, l’assurance-vie, la fiscalité, etc. Les sept associés possèdent des expériences étendues dans le domaine réglementaire, bancaire et le droit. La prochaine filiale sera certainement à Hong Kong.
EL : Nous apportons des réponses standardisées et pragmatiques, avec une actualisation quotidienne des informations, à nos clients. La filiale luxembourgeoise permet une grande proximité avec les grands groupes financiers qui étaient déjà clients dans le pays.
En quoi la Suisse a-t-elle été la pionnière en matière de risque cross-border ?
AB : La perception du risque cross-border par le régulateur a vu le jour en Suisse, suite à l’affaire UBS avec les Etats-Unis à partir de 2008. La FINMA a publié ses exigences en matière de cross-border en 2010, puis les autres régulateurs, dont luxembourgeois, se sont intéressés aux risques générés par l’activité internationale des banques suivies. Les établissements financiers considèrent le cross-border comme un risque majeur, plus particulièrement dans le domaine du private banking et de la distribution de produits financiers. Il existe plus de 200 pays sur Terre, soit 200 façons de faire. Nous conseillons nos clients à plusieurs niveaux : de la gestion du produit placé à l’impact fiscal.
EL : La FINMA va sans doute émettre prochainement une circulaire qui définira le risque cross-border non plus seulement comme un risque réglementaire mais comme un risque opérationnel majeur. Encore une preuve, s’il en fallait une, que le risque cross-border doit être intégré dans la gestion quotidienne des banques. Nous donnons un sens et une compréhension claire à la réglementation locale et étrangère.
« La digitalisation et la formation constituent nos principaux objectifs. »
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Comment la digitalisation s’intègre t-il dans votre domaine d’activité ?
AB : La digitalisation et la formation constituent nos principaux objectifs pour 2016/2017. Actuellement nos clients ont accès via une plateforme internet à l’ensemble des informations nécessaire à la conduite de leur activité cross-border. Les questions restent souvent les mêmes : est-ce que je peux proposer ce produit ? Comment ? Quel est l’impact fiscal ? Sans un outil informatique, les ressources financières et humaines seraient insuffisantes. Par ailleurs, nous développons à présent une solution qui sera directement intégrée dans le système IT de nos clients sous la marque BRP Software – qui deviendra INDIGITA S.A..
EL : Les chargés de clientèle lorsqu’ils souhaiteront proposer par exemple un produit ou un service auront une réponse en temps réel à leurs questions, évidemment en matière cross-border, mais aussi MiFID ou fiscal. Cette vision holistique remplacera, pour ceux qui le souhaitent, les fiches cross-border actuelles qui nécessitent une consultation sur une plateforme internet externe, et donc un temps de réponse plus long, une gestion des accès et une intervention humaine pour intégrer les mises à jour .