Thierry Seignert (IBM Services Financial Sector) :
LES PSF A L’HEURE DU CHANGEMENT
APRÈS 25 ANS CHEZ IBM ET 6 À LA TÊTE D’ISFS, THIERRY SEIGNERT A GARDÉ SA VERVE ET SES AMBITIONS INTACTES. INTERVIEW.
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COMMENT ANALYSEZ- VOUS NOTRE ÉPOQUE ? Aujourd’hui plus que jamais, le client se mérite et il se révèle de surcroît volatile. Pour être capable de le servir sur le long terme, nous devons apprendre à nous remettre en cause à revoir nos business models de mieux nous préparer pour demain ; à développer une culture de l’échec où le risque est mesuré et accepté. Quand je regarde la manière dont IBM a réagi à la crise de 2008, je pense avec le recul que cet événement nous a aidés à optimiser notre modèle pour préparer notre avenir.
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COMMENT LE LUXEMBOURG PEUT-IL S’ADAPTER À CE NOUVEAU CONTEXTE ?
À mes yeux, pour développer une ambition suffisamment grande, il faut effectuer un
travail sur le mindset (Etat d’esprit, ndlr). La globalisation poursuit sa marche en avant et chacun a compris je pense que le Luxembourg ne
peut y échapper. Dans ces conditions, regardons les exemples qui pourraient inspirer une ambition globale : une banque chinoise dont le siège européen au Luxembourg à pour objectif pour
servir le monde entier ! À Singapour, dont la taille est assez modeste, l’opérateur téléphonique national a 10 millions d’abonnés car ils parviennent à fidéliser des clients en dehors de leur marché domestique. Enfin regardons comment l’industrie des fonds d’investissement luxembourgeoise a su se hisser en 20 ans au 2e rang mondial ! Il s’agit d’un exemple à suivre. Soyons ambitieux.
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« La compétence n’est pas proportionnelle à la taille du pays. »
Thierry Seignert, IBM Services Financial Sector
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QUEL RÔLE PEUVENT JOUER LES FINTECH ?Luxembourg est un pays de services et les Fintech adhère parfaitement à cette approche. L’expression Fintech est parfois un terme un peu galvaudé. Pour moi, les Fintech sont synonymes d’innovation. Elles permettent de casser le conformisme, tant au niveau des banques que des PSF qui elles doivent maximiser leur valeur ajoutée pour justifier la différence de prix pratiqués ici par rapport
à d’autres marchés concurrents non régulés. Dans un autre registre, les PSF ne proposent
pas assez de solution bancaires mutualisées ici, les BPO (Business Process Outsourcing, ndlr). La Suisse dispose d’une avance dans ce domaine.
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VOUS PRÉSIDEZ L’ASSOCIATION DES PSF DE SUPPORT. QUELS SONT VOS OBJECTIFS? L’association s’est fixée quatre objectifs, avec des résultats pragmatiques à court terme :
1. Nous voulons protéger le système financier luxembourgeois en proposant par exemple un aménagement du cadre des PSF pour
devenir moins chers dans certains cas afin de rester compétitifs à l’international tout en protégeant l’emploi à Luxembourg.
2. Nous nous adaptons à la globalisation en permettant à de grands groupes financiers de s’installer au Luxembourg facilement en delivrant leurs services 24/24 au travers des PSF dans un cadre légal unique à forte valeur ajoutée.
3. Nous valorisons tant les investissement consentis par le pays dans l’IT tels les datacenters en adaptant le modèle et l’approche au travers de solutions complexes mais flexibles pour nos clients, que le nouveau règlement relatif à la protection des données qui est et reste un asset pour le Luxembourg.
4. Nous voulons contribuer à l’essor des Fintech sur le Luxembourg.